septembre 3

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Votre adolescent vous reproche tout ? Voici que faire !

Dans cet article je vais vous dire pourquoi votre adolescent a ​le reproche facile et agressif (parfois violent) et comment y remédier de façon simple!

“Pfff, tu es nul(le) et ringard(e), tu ne comprends rien…”  sont le genre de reproche que vous entendez souvent. Vous ressentez tristement de plus en plus d’agressivité et de défiance de la part de votre ado ces derniers temps.

Il vous déstabilise sans cesse vous remets en question vous et vos jugements. Rien de ce que vous faites ne trouve grâce à ses yeux.

Vous tentez de lui faire accepter votre avis et vos conseils, mais autant essayer de convaincre un Esquimau de vous acheter des glaçons, vous obtiendrez le même succès!

Sauf qu’à la longue cette attitude butée est épuisante et à juste titre vous ne supportez plus qu’un môme, fut-il aussi merveilleux que le vôtre se permettre de vous critiquer sans cesse voir de vous donner des leçons alors que contrairement à vous il n’a encore rien prouvé dans sa vie (j’entends par là affronter le principe de réalité qui ne commence qu’à partir du moment ou il s’assumera de manière autonome financièrement et émotionnellement).

Pourquoi le reproche apparaît-il ?

"Vous" versus "Le Monde"

Lorsqu’il arrive au monde votre enfant découvre la vie et a pour seul repère vous.  Vous représentez donc le monde à ses yeux. Vous maîtrisez tout l’environnement qui l’entoure.

Vous fournissez d’énormes efforts pour satisfaire ses besoins les plus primaires:

  • physiologiques (faim soif sommeil…)
  • sécurité (environnement détendu, stable et prévisible…)
  • appartenance (amour, affection des autres…)
  • estime (reconnaissance , valorisation…)
  • accomplissement de soi (au travers toutes les activités auquel vous le confrontez…)

Pour lui, vous n’êtes pas Dieu, mais presque!  Tout du moins dans les premières années de sa vie.

Car en grandissant cette admiration va s’amenuiser peu à peu à mesure qu’il va se mesurer à la réalité et à vous comparer à ce qui vous dépasse c’est-à-dire le monde.

Oui mais le monde c'est quoi ?

Ce sont les personnes et les événements qui sont en mesure de vous dicter leurs exigences et pour lesquels vous n’avez d’autre choix que de vous y plier (un patron, un salaire qui implique donc des ressources limitées, des horaires à respecter, des factures à payer…bref, la liste est longue) .

En sociologie on parle de rapport de force et il est évident que qui que nous soyons et quel que soit notre statut dans la société il y a toujours quelqu’un ou quelque chose au-dessus de nous qui nous met dans une position de demandeur et non plus de pourvoyeur.

Or toute chose étant valorisée par son aptitude à apporter de la valeur et dévalorisée par sa propension à en retirer, votre enfant vous voit peu à peu dans des situations où vous perdez progressivement de la valeur par rapport au monde qu’il voit émerger au-dessus de vous.

Et à mesure qu’il grandit, ce monde est de plus en plus vaste et de plus en plus fort.

L'angoisse le gagne. Son statut d'enfant de "Dieu" n'est plus. Il aimerait que vous repreniez votre place comme avant. Ça lui éviterait de ressentir la très désagréable sensation d’être poussé en dehors de sa zone de confort

Il a du mal à accepter cette situation et pour vous faire réagir, il devient arrogant et vous reproche vos difficultés et vos faiblesses

Vous qui avez toujours subvenu à ses besoins, vous ne comprenez pas ce comportement.

Pourquoi tant d’agressivité ?

Il désire simplement vous tester et voir à quel point vous êtes solide. Sauf que vous n’êtes pas un punching-ball. Cette situation a deux effets dévastateurs.

La première c’est de générer de l’angoisse chez votre enfant, car si vous ne réagissez pas à ses offensives, comment peut-il être sûr que vous ne réagirez pas à celles du monde ?

La seconde c’est évidemment d'être source de stress et de la fatigue chez vous et vous mener peut-être à long terme à la dépression.

Certains parents sont tellement démunis face à ce phénomène qu’ils ne réagissent pas pendant trop longtemps et j’en ai vu certains être les victimes de la violence physique de leurs enfants jusqu’à les craindre.

C’est en soit un cercle vicieux qu’il faut casser au plus vite, car dès lors que vous craignez votre enfant vous hésitez et réagissez de moins en moins rapidement.

Or, gardez à l’esprit une chose, plus vous êtes prompts à réagir, plus votre réponse sera efficace. Encore faut-il pouvoir le faire sereinement.

Encore faut-il choisir la réponse adaptée. Nous allons voir en détail ces différents types de réponses.

Les personnes qui ont aimé cet article ont aussi lu: Comment être d’accord en couple sur l’éducation?

Comment réagir au reproche de l'ado ?

Gardez votre calme!

Déjà de manière calme, mais déterminée. Ne criez pas, ça ne servira qu’à rendre la situation encore plus tendue et aucune communication ne sera possible au final (1).

Prenez du recul et ne prenez pas trop personnellement cette phase normale de l’adolescence. Le reproche n'est rien d'autre que l’expression d’un malaise.

En revanche, soyez préparés à répondre. Ça tombe bien, je vais vous fournir une trame avec des exemples.

Choisissez le bon moment!

La première des choses est de trouver le temps adéquat pour avoir une conversation sur le thème du (des) reproche(s) qu’il vous fait. Il faut donc que lui et ayez bien 15 minutes minimum durant lesquelles vous ne risquez pas d’être interrompus.

Demandez-lui alors d’être le plus précis possible sur la nature du reproche en question. Cela vous permettra d’être le plus précis possible dans vos réponses.

Exemple:

" T’es tout le temps sur mon dos pour tout!"

" Pour quelles choses exactement?"

" Les devoirs, ranger ma chambre, arrêter le téléphone…"

" C’est normal! Les devoirs, c’est parce que je veux que tu sois en situation de réussite à l’école pour ton avenir, pour ta culture et parce qu’on est mieux dans sa peau lorsqu’on reçoit des bonnes notes.

Ranger ta chambre, c’est parceque tu arrives à un âge où tu es capable de la ranger tout seul et où ce n’est plus à tes parents de passer derrière toi. Tu dois apprendre peu à peu à le faire tout seul. Quand tu quitteras la maison et que tu auras ton propre chez-toi, si tu veux recevoir quelqu’un chez toi et ne pas le/la faire fuir il faudra bien que ce soit rangé. Si j’exige ça de toi maintenant, c’est pour que tu puisses avoir une vie sociale et amoureuse épanouie plus tard.

Quant à l’utilisation du téléphone et des écrans en général, savais-tu qu’une étude sérieuse a montré que les enfants qui passaient excessivement de temps devant les écrans avaient des risques accrus de développer: de l’obésité, de la dépression, des troubles du sommeil, de l’échec scolaire, une exposition précoce aux drogues et des problèmes relationnels?


Alors à ton avis, pourquoi fais-je tout ça?"

Il ne m'écoute pas !

Mais cela ne suffit parfois pas! De par son développement cérébral en plein remaniement, votre ado peut avoir des absences d’empathie et donc être hermétique à vos paroles si prévenantes soient-elles.


Vous pourriez alors lui faire comprendre que vous faites votre maximum. Vous travaillez, versez un loyer, remplissez le frigo, payez sa scolarité, décrire toutes vos obligations et ce que cela implique de votre part en termes d’investissement en temps et en argent.

Vous pensez que ça lui permettrait de relativiser, mais cette méthode ne fonctionne pas toujours! Parfois, il n’en a visiblement pas grand-chose à faire et dans sa tête c’est “cause toujours, de toute façon je n’ai pas demandé à exister moi!”.

Que faire alors ?

Les meilleures stratégies, sur la durée:

Maintenant que vous savez comment gérer la crise dans l’immédiat, il va falloir mettre en place des techniques qui vont permettre d’opérer des changements durables.

Et pour qu'il coopère avec vous, rien de tel que de lui faire comprendre que vous êtes une équipe qui marche côte à côte dans la même direction tout en lui laissant l'espace dont il a tant besoin.

Pour faire cela en douceur, mettez en place les stratégies suivantes:

A faire

  • Intégrez-le dans le “NOUS” familial en prenant en compte son avis pour certaines décisions de famille (organisation de Noël, quelles sorties choisir,...)
  •  Incluez-le dans les participations aux tâches du foyer (rangement, vaisselle, liste des courses...)
  • Partagez davantage de moments de détente en famille (jeux de société, sorties en forêt, ciné...)
  • Faites en sorte qu'il ait son espace à lui et qu'il puisse s'isoler lorsqu'il en éprouve le besoin. 
  • Inscrivez le à une activité sportive, culturelle ou artistique. Il a besoin de produire et de gérer des choses pour comprendre à quel point cela demande des efforts. Il n’en sera que plus conscient de votre investissement.
  • Rassurez-le sur ce qu’il est capable de faire et sur la confiance que vous avez en sa réussite. Soyez certain que moins il se trouvera nul, moins il vous trouvera nul(le).
  • 1
    Un article intéressant pour comprendre pourquoi nos adolescents réagissent si violemment ?

Tags

Bienveillance, Communication


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